Par Carolle Carron
 

En débutant cet article, j’ai cru bon de résumer les règlements du Club Canin Canadien concernant les concours d’obéissance reconnus au Canada.

Il existe 3 classes de difficultés évolutives : cependant les chiens ont la possibilité d’obtenir jusqu’à 6 titres qui se décrivent comme suit : la classe « Novice » donne un titre de « Chien de compagnie », la classe « Ouverte » donne un titre de « Chien de compagnie par excellence » et la classe « Utilité » donne le titre de « Chien d’utilité » qui est honoré par le titre officiel de « CHAMPION CANADIEN EN OBÉISSANCE » (OTCH= Obedience Top Champion); par contre, le manieur peut poursuivre en jumelant les classes Ouverte & Utilité afin d’obtenir un titre de « Chien d’utilité par excellence (OTCHX) et les points cumulés selon les résultats du chien lors de l’épreuve peuvent permettre de gagner le titre des plus honorables qui se nomme MOTCH « Maitre Champion

 

d’obéissance » et pour ceux qui atteignent des pointages de plus de 195/200 se mériteront le titre de GMOTCH « Grand Maître Champion ». Un peu compliqué, n’est-ce pas? Alors pour mériter un titre, le manieur doit se qualifier avec un pointage de plus de 170 sur 200 pts et ce, à 3 concours par classe et avec deux juges différents.

J’ai débuté cette activité en 1997 avec l’un de mes bouviers des Flandres nommé Sherkan. Je l’ai entraîné seule avec peu d’expérience mais avec beaucoup d’énergie, de patience et de répétition. J’ai réussi à gagner avec lui mon premier titre de « Champion » (OTCH) en 2001 et il faut dire qu’à ce temps-là, les titres suivants n’existaient pas. C’était un chien merveilleux et surtout il adorait faire rire les juges. Je le surnommais toujours « le clown bouvier », j’ai été maintes fois disqualifiée par ses bouffonneries exagérées mais nous nous faisions remarquer par l’esprit d’équipe que nous avions, on s’amusait beaucoup.

Ensuite, se fut l’arrivée de Phénix, à 9 mois il avait déjà obtenu d’excellents résultats en novice avec une moyenne de 191/200. À 18 mois, nous avons oublié de nous amuser car Phénix a décidé de faire sa tête de bouvier, il a tout oublié ce que je lui avais appris, la grève quoi! Alors je nous ai accordé 6 mois pour nous réapprendre à jouer et jouer encore et plus fort, il avait oublié le jeu et moi aussi d’ailleurs. Nous avons donc pu poursuivre notre entraînement et gagner le second titre. Par contre en classe Utilité, le travail est plus ardu. Il développe beaucoup de trucs pour éviter les exercices, les progrès sont lents et lorsqu’il se présente dans un ring, il s’amuse à me confronter et se faire disqualifier à chaque concours. Entretemps, j’ai fait la connaissance d’un agitateur, qui possédait l’expérience sur le terrain avec ses bergers allemands et il pratiquait le «schutzhund». Un jour, il a assisté à l’une des compétitions et il s’est dit choqué de l’attitude du chien envers moi alors il m’a proposé de m’entraîner et il me garantissait le succès. J’ai effectivement accepté Six mois plus tard, je revenais dans les rings de compétitions et les changements furent tellement évidents. Il avait gagné de la confiance, une concentration visuelle avec moi, une exécution rapide et sans hésitation mais le plus important, il avait du plaisir. Il terminait ses exercices avec enthousiasme et toujours heureux de sauter sur sa balle pour la mordre et se battre, c’était sa récompense. Aujourd’hui, il est âgé de 8 ans, il arbore fièrement le titre MOTCH et présentement nous attendons impatiemment les résultats compilés canadien pour une 1ère place au classement parmi tous les bouviers des Flandres du Canada.

En 2002, Bagherra a aussi été introduite à la compétition. Elle est plus minutieuse et précise que Phénix mais son tempérament moins dynamique ne lui permet pas d’avoir la même attitude alors son travail est moins excitant. Malgré 2 portées, l’une en 2004 et l’autre en 2006, elle a tout de même réussi à obtenir son championnat canadien en obéissance en août dernier. Cette année, notre objectif, en plus de gagner de la confiance et du plaisir au travail, serait d’obtenir aussi le titre MOTCH.

Toujours en travaillant avec mon entraîneur, nous avons entrepris mon jeune bouvier, Ganesh. Nous avons joué avec le boudin pendant plusieurs semaines avant de débuter l’obéissance, après avoir obtenu une bonne morsure et une énergie adéquate nous avons commencé l’entraînement en fév. 2006. En avril, il gagnait son 1er titre de la classe novice, en août le second titre de la classe ouverte et aujourd’hui, il est prêt à être présenté pour la classe utilité afin d’obtenir son championnat en 2007.

Les bouviers des Flandres et les compétitions sont mes passions et je tiens à être ambassadrice et représenter le bouvier au travail. Certaines rumeurs   veulent que le bouvier soit un chien incapable de performer, qu’il est difficile à entraîner et qu’il est têtu, je travaillerai encore plus fort pour démentir ces rumeurs….je crois seulement que chacune des races est différente à entraîner et que chacun de nos chiens est aussi différent de caractère ; alors il faut s’adapter à notre chien et changé de méthode de travail si nécessaire. La base doit être précise et bien comprise, sans ambigüité ni pour le chien ni pour le manieur. L’entraînement peut évoluer si le manieur accepte les difficultés et cherche une solution pour réussir dans le respect et l’harmonie avec son chien.

En ce qui me concerne, j’ai eu la chance de rencontrer un entraîneur qui possédait une philosophie semblable à la mienne mais avec beaucoup plus d’expérience. Il a toujours respecté mes limites, expliqué les raisons et les conséquences d’un exercice et m’encourager lors des périodes de doute. Je tiens à remercier mon ami, mon entraîneur, Maurice Bernard car il a aussi respecté sa parole en me dirigeant vers les victoires

Ce texte fut écrit seulement dans le but d’encourager les propriétaires de bouvier des Flandres que s’investir dans un entraînement régulier peut apporter d’excellents résultats et les performances sont une source d’énergie et de fierté autant pour le chien que le manieur. Mes chiens savent lorsqu’ils performent et leur attitude devient enjouée et excitée peut-être parce qu’ils ressentent mes émotions mais de toute façon, ils en bénéficient grandement. En plus, les performances permettent à la race entière d’être reconnue et bénéficient d’une meilleure réputation.

Je tiens à présenter mes chiens dont il est mention dans ce texte:

·         Sherkan Van Proda

·         YPhénix de la Thudinie

·         Aidie Bagherra de la Thudinie

·         Vickram-Ganesh W du Clos de la Luette

   

 
© Bouvier des Flandres Élites Québécois